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oeuvres de C.Aldorf pastel,huile,aquarelle,emaux sur cuivre et bijoux

oeuvres de C.Aldorf pastel,huile,aquarelle,emaux sur cuivre et bijoux

présentation des différentes oeuvres que j'ai réalisées et en particulier les bijoux en émaux et d'un article sur l 'histoire , la fabrication et les techniques de pose de l'émail sur métaux.


Emaillage sur Métaux : Histoire et Techniques

Publié par claude_ald sur 28 Janvier 2019, 07:56am

Catégories : #emaux

L'Emaillage sur métaux

 

Voici la présentation des conférences que je fais dans mes ateliers d' émaillage structurées en 4 Parties :

1_Historique

2_L'émail matière

3_Techniques d'émaillage

4_Fabrication d'un objet émaillé

1ère Partie : Historique de l'émaillage sur métaux

L'origine des émaux sur métaux n'est pas très bien définie.

Voici les grandes étapes de sa naissance et son évolution au cours du temps :

1-origines antiques (5000-1000 avJC)

2-naissance de l'émaillage et recherches techniques

3-maitrise de la technique

4-évolution vers le pictoral (Limoges)

5-émaillage du XIXeme à nos jours.

Et pour mieux aborder les techniques quelques définitions :

-émaux champlevés : émail déposé dans des cavités creusées dans le métal

-émaux cloisonnés : émail délimité par des cloisons

-émaux de basse taille: cavité à plusieurs niveaux

-émaux peints : pose au pinceau

-émaux plique-a-jour : cavité sans fond pour une transparence total

I_ L' Antiquité :

Mésopotamie (Ur), Egypte, Grèce Chypre et Mycènes,

Ce n'est pas vraiment de l'émaillage mais de l'Orfèvrerie sur Or, Argent, Bronze avec incrustation de pierres, gemmes, corail et verres colorés :

proto (pseudo)-émaux . Illustration :

l'art egyptien pectorals de Toutankhamon (1330avJC) :

 

pectoral de Sit Hathor (1400avJC)


 

sceptre royal de Kourion chypre (1100av

un des anneau de Mycenes (1300avJC)

 

cf Chronologie Creative Kriest International 1 (voir le lien en fin de la 1ère partie )

 

2_ Naissance de l'émaillage

Découverte fortuite (Pline l'Ancien) par les Phéniciens « sable d'une plage vitrifié par le feu  »

plus sûrement technique de fabrication des émaux faisant adhérer le verre sur le métal apportée par les « Barbares de l'Est » et les hordes nomades :

Naissance des émaux Celtiques époque de la Tène (Neuchatel 500-100avJC)

art Gallo-romain (fouille de Bibracte) :

fibule or et grenats


 

casque-amfreville (300avJC)


 

bouclier Battersea (100avJC)

 

pièce de harnais de Polden Somerset GB (100apJC)


 

cf CKI

3_Maitrise de la technique

A partir du 6eme apJC et de façon progressive la technique s'affirme et se perfectionne en Occident, en Orient, en Chine et notamment à Byzance jusqu'en Georgie « :

  • cloisonné sur or et argent surtout pour l'art liturgique

  • champlevé 11eme et 12eme

  • basse taille dés le 13eme

     

3 grands écoles mosane (Liège), rhénane (Cologne), limousine (Limoges)

Le cloisonné se répand en extrème orient (Chine et Japon)

quelques exemples :

  • aiguière de Charlemagne (800)

 

et le detail central :

 

  • colombes eucharistiques pour les hosties consacrées (1300)

 

  • reliquaire de Bolsena 1330 bassetaille

 

- encensoir (13ème)

 

  • et des œuvres plus magistrales comme la Pala d'Oro de la basilique St Marc de Venise, le reliquaire de St Estève Limoges (13ème), le devant de l'autel de St Miguel d'Aralar ci-dessous

     

4_Evolution vers un style pictural

Exemple de l'école de Limoges où l'on met en œuvre de nouvelles approches qui vont se développer du 15ème jusqu'au 18 ème pour ensuite décliner et ne revenir qu'à la fin du 19ème :

-les émaux peints de Jean Fouquet, Nardon Pénicaud, Léonard Limosin, Pierre Courtray, Pierre Reymond

-la grisaille où la pose de couches successives à la plume d'un émail spécial dit blanc de Limoges permet de créer une impression de volume

-les miniatures et petits objets décoratifs

-le verre émaillé introduit à Nevers par des maîtres italiens :

portrait d'Ulysse par Leonardo Limosin

 

 

-grisaille


 


 

5_Du 19ème à nos jours

L'art de l'émail renaît dans toute sa diversité mettant à profit la révolution industrielle et le bouleversement des techniques en particulier dans le domaine de la bijouterie. De grandes maisons sont créées Barbedienne , Christofle ; Des expositions universelles apparaissent Londres en 1851.Paris en 1855. Le Japon s'ouvre à l'occident et le japonisme de la fin du 19ème influence le monde des bijoux. Karl Fabergé crée ses fameux œufs (1884) pour les tsars de Russie. L'Art Nouveau apparaît au début du 20ème avec les modèles d'animaux et de végétaux puis lui succède l'Art Déco vers 1910. La stylisation et les figures géométriques inspirées du Cubisme sont sources d'inspiration pour les artistes de Limoges Léon Jouhaud, Camille Fauré, les moines de l'abbaye de Ligugé(Vienne) traduisent en émaux les peintres contemporains (Chagall, Braque) avec ensuite Georges Fouquet puis Georges Magadoux, Christel, Veisbrot, Bessette...sans oublier les œuvres de Lalique inventeur du bijou moderne et son utilisation de la Plique à jour utilisée aussi par l'espagnol Lluis Masriera.

L'émaillage a connu un grand essor au milieu du 20ème se vulgarisant largement et beaucoup d'ateliers sont apparus dans les maisons de la culture permettant de s'initier à cet art du feu passionnant mais aujourd'hui cet engouement semble avoir à nouveau disparu sans doute à cause de l'émaillage industriel et les productions bon marché

cf repertoire moderne

Mirande,Jouhaud,Bessete,Lalique,Masriera :

En conclusion de cette présentation sur l'historique des émaux je citerai les deux remarquables ouvrages qui m'ont servi de guide dans mes approches de l'émaillage et dans cette rédaction, je remercie bien sur leurs auteurs:

Les émaux sur métaux de J.Adam, P.Bruandet, J.Carreau, M-T.Masias

Emaux de couleurs et de feu de Nuria Lopez-Ribalta et Eva Pascual i Miro, bien connues dans le monde des émaux en Espagne et ailleurs ...

un lien pour un résumé chronologique:

https://documentcloud.adobe.com/link/track?uri=urn%3Aaaid%3Ascds%3AUS%3Aa9cb2ba1-c5e4-43ec-9458-4514d275d47b


 

2ème partie : La matière Email, constituants, fabrication, type, classe

francique « smalt », vieil allemand « smeltzan », email(F et D), enamel(A), esmalte(E), smalto(I)


 

On définit pour classer les émaux le type et la classe

le type correspond à l'aspect : opaque, transparent, opalescent. 

la classe indique la température de fusion :

Tendre (700-750), Moyen (750-850), Dur (>900)


 

L'émail composé essentiellement de silice est un solide amorphe : la fusion,passage du liquide au solide, donne une structure fixe mais désordonnée.

Le livre Emaux de Couleurs et de Feu de Nuria Lopez-Ribalta et Eva Pasual i Miro ouvrage de référence  trés bien documenté,  http://www.tuttifrutti.over-blog.com/article-emaux-de-couleurs-et-de-feu-57997225.html/

explique en détails la structure de l'émail, sa fabrication, sa coloration, les types : Opaque, Transparent et Opale,  et les présentations : poudres, grenailles, avec un liant huileux ou aqeux (émaux à peindre), fils et baguettes, 

Pour obtenir la couleur, on ajoute à la fritte de base des pigments  (oxydes) dont la t° de fusion déterminera la classe : il faudra donc rajouter aussi divers composants pour abaisser la t° de la fritte à celle du pigment, borax entre autres. On peut donc avoir un émail de même "couleur" mais de classe différente suivant le pigment utilisé. pour sa fabrication par ex un bleu tendre et un bleu dur.

2 liens concernant le type et la coloration :

http://www.les-instants-essentiels.fr/les-3-graces-transparent-opale-et-opaque/

http://www.les-instants-essentiels.fr/les-couleurs-chatoyantes-des-emaux/

 A noter : les émaux pour cuivre sont différents des émaux pour céramique. Leur granulométrie plus grosse ne permet pas le mélange des couleurs, d'autre part le rajout d'eau dans un pot de poudre ne permet pas d'obtenir une pâte pouvant se poser au pinceau : la poudre dite "sous forme humide " repose au fond du pot avec l'eau au-dessus et il faut utiliser une spatule pour en prélever une petite boule et la poser sur la plaque à émailler.

Il faut donc avoir beaucoup de couleurs  donc de pots où les conserver sous forme de poudre (les couleurs varient parfois selon les fabricants ) et certaines provenant de stocks anciens ne peuvent être renouvelées. Il faut d'autre part les conserver sous forme de poudre, mais il est pratique de le avoir préparer sous forme humide dans des pots hermétiques . Il faut seulement renouveller ou rajouter de temps en temps de l'eau pour les rincer surtout les tranparentes.

J'ai pas mal galéré pour trouver la méthode la plus pratique pour le stockage et la plus facile pour l'utilisation par les participants aux ateliers. J'ai donc fait des plaques d'échantillons et des listes décrivant chaque émail .

Voici mes palettes de couleurs que j'ai classées par type puis par couleur et enfin du foncé au clair et mes boites de poudre humide : chaque pot contient la poudre humide correspondant à une case de la palette. La référence, le type et la classe figurent sur le couvercle et sur le pot . Les mêmes indications figurent à la place qu'occupe le pot dans la boîte de façon à faciliter son rangement : lors d'atelier d'émaillage à l'extérieur, il faut ranger vite au dernier moment et bien.

De même les listes de descriptions de chaue couleur où figure en plus le fabricant ou le distributeur (des croix rouges indiquent l'impossibilité du renouvellement du stock sont mis à disposition en début de séance

Dans la boîte sont rangées les listes des poudres disponibles avec toutes les identifications associées : couleur, référence et fournisseur, classe et type, n° de case  (Ligne/Colonne) et n° de plaque d'échantillons. Celles-ci permettent aux participants de choisir leurs couleurs facilement, puis de les trouver dans les boîtes aussi facilement.

Après beaucoup d'essais de classement et de présentation, je suis enfin arrivé à cette solution qui a donné toute satisfaction lors de mon dernier atelier d'émaillage et c'est pourquoi je vous en fait part en espèrant que cela vous donne des idées.

     plaque d'échantillons Opaque 1 :

 

 

 De même pour la boîte Opaque 2

plaque d'échantillons Transparent 1 :

Les  couleurs sont posées sur fond blanc

Les références sur la plaque sont faites au feutre métallique cuit .

De même pour la boîte Transparent 2

 

3ème partie : Les techniques d'émaillage

  1. La Pose :
    1. Elle diffère selon le type de l'émail :

      Emaux sous forme de grenaille, batonnet, morceaux

      • La grenaille ou le morceau  prélevé à l'aide d'une brucelle est déposé à l'endroit choisi où l'on aura placé auparavant une goutte de colle. La grenaille suivant sa cuisson conservera plus ou moins sa forme et son volume permettant de structurer davantage l'émaillage. La grenaille conserve les caractéristiques de l 'émail de base et donc son aspect et sa t° de fusion, les dures doivent donc être cuites en premier !!!

         

      • Emaux sous forme humide :

        l'émail sous forme humide se présente dans un pot avec la poudre humide et un peu d'eau au-dessus d'elle. On prélève à l'aide d'un outil genre spatule une petite boule de matière ni trop humide, ni trop sèche (à la limite poudre-eau ) et on la dépose sur la plaque préalablement encollée.

         

      • Emaux en poudre :

        on utilise un tube saupoudreur à 15cm au-dessus de la plaque que l'on tapote sur le coté de façon à repartir uniformément la poudre d'émail en insistant bien sur les cotés.

        Cette technique est utilisée essentiellement lors du premier émaillage de la plaque qui consiste à déposer une couche d'accroche (fondant sur le recto et contre-émail sur le verso

      •  

        Pose de compléments :
        • Verre Coloré , Pierre gemme et autre: différentes formes (morceaux, mosaique , perles, fils et baguettes....)

          Pour les verres colorés, la t° de fusion est élevée . Il est recommandé de les cuire d'abord. D'autre part le choc thermique (sortie directe du four) peut les endommager . Les autres matériaux que l'on peut associer aux émaux doivent être testés avant utilisation , certains résistent à la cuisson comme l'hématite d'autres explosent ou changent de couleur !!!

        • Paillon : un morceau de feuille d'argent ou d'or est déposé sur le fondant avant de mettre un émail transparent dans le but d'intensifier sa luminosité et lui donner de la profondeur. Il faut cuire légèrement le paillon afin de le fixer sur le fondant. Attention : le paillon d'argent ne convient pas aux émaux rouges et orange, et la feuille d'or est onéreuse !!! alors on  les pose sur un fond blanc dur.

        • Noir à tracer : c'est une poudre mélangée à un liant qui se cuit à une température inférieure à celle des émaux (600°) et disparaît quand on pousse la cuisson. On l'utilise pour tracer des contours des zones à émailler facilitant ainsi la pose. Il permet aussi d'obtenir en cuisson finale des effets divers (sur-lignage, rehaut , …)

          Encre Métallique : même usage que le noir à tracer mais plus facile d'emploi. On trouve certains feutres de différentes couleurs dont l'encre supporte la cuisson. Les dorés et les argentés permettent ainsi de signer l' oeuvre aisément.

          Pour poser les différents éléments on utilise une colle (gomme adragante) qui se volatilise à la chaleur. La colle doit être bien séchée avant passage au fou

          Emaux à peindre :
        • Les émaux à peindre se présentent sous forme pâteuse et se placent au pinceau. Cette pâte est obtenue en mélangeant la poudre finement broyée à un liant ou solvant huileux ou aqueux  On peut la faire soi-même et on en trouve dans le commerce sous forme de pastille séche comme l'aquarelle qu'il faut mouiller avec un mélange 50% eau/50% alcool , ou de gouache. On peut aussi utiliser les peintures vitrifiables destinées à l'émaillage des céramiques à diluer avec des solvants type MX54, essence de lavande, paraffine....On peint en général les rehauts et les petits détails de finition sur une pièce déjà émaillée.
        •  
        • Les techniques de pose :

Différentes techniques facilitent la pose de l'émail :

- Saupoudrage : l’émail en poudre est saupoudré directement avec un tamis ou des saupoudreurs. Cette technique est toujours employée pour l’émaillage préliminaire des 2 faces de l’objet avec des émaux durs (t° de fusion la plus proche de celle du métal) permettant la meilleure « fusion » entre le métal et l’émail pour éviter tout risque de séparation lors du refroidissement. Le recto de l’objet est saupoudré de « fondant » émail dur et transparent malgré son aspect initial de poudre blanche permettant ensuite la pose d’émaux colorés de dureté variable et le recto de l’objet est émaillé avec du « contre- émail » (en général mélange de restes d’émaux durs) pour éviter tout risque de déformation du métal lors des cuissons successives. L’utilisation possible de pochoirs et la pose partielle de colle permet d’utiliser aussi la technique su saupoudrage pour les émaillages suivants et de réaliser certains motifs mais cette technique ne permet pas une pose de l’émail très nette et précise .

un porte encens :

 verso  contre èmailé


 

- Pose de l’émail humide :

Comme dit précédemment la pose humide se fait à la spatule et permet de réaliser des décors plus travaillés mais cette technique nécessite une certaine maîtrise :

ci-dessous une de mes plus belles plaques réalisée après de longs mois d'exercices !!

 

Pour aider la pose ...et le débutant...on peut utiliser des délimitations de zones par différentes approches elles aussi plus ou moins facile à mettre en œuvre : feutres métalliques, noir à tracer, cloisonné, champlevé, Basse taille :

Cloisonnage :

- noir à tracer ou feutres métalliques  (méthode personnelle!!!):

Le dessin est reporté sur le fondant avec un carbone et on délimite les zones en repassant du noir à tracer au pinceau. Le noir à tracer utilisé en émaillage pour la céramique a la propriété de disparaître à des t° supérieures à 700° , et j’ai pu constater qu’il avait tendance à repousser l’émail, créant ainsi un cloisonnement naturel. Après le pose du noir à tracer et une cuisson à basse t° juste pour le fixer, on peut poser les émaux de couleurs dans les zones délimitées. Après cuisson des émaux, on retrace les cloisons si besoin est et on recuit en final à 600°.


 

On peut également utiliser un feutre métallique pour tracer les cloisons à main levée, mais il faut vérifier que le feutre ne disparaît pas à trop basse t°, cela dépend en effet des marques (ceux de Lidl vont bien) . L’avantage du feutre est qu’il est plus facile à utiliser et qu’il peut être de couleur (argent, doré, vert, bleu, rouge).

On peut voir sur les réalisations ci-dessous que j’ai rajouté un « mille-fleurs » au centre du 1er, des perles de verre noir pour les yeux, des petits et gros carrés de verre multicolores, des perles vertes cylindriques pour la queue du 2ème et des grenailles d’émail jaune pour les taches de couleur en relief.


 

- cloisons de métal (cuivre ou Argent). Le cloisonné classique en fil de métal permet une délimitation plus efficace et donc une pose plus facile.

L’inconvénient est qu’il faut réaliser toutes les cloisons avec la bonne taille et la bonne courbure (attention au support trop bombé ), les positionner sur l’objet en les fixant à la colle adragante, puis les incruster dans la couche de fondant par une cuisson suffisante . Quelques précautions sont à prendre : attendre que la colle soit bien sèche, sinon elle peut faire des bulles et déplacer les cloisons, ne pas avoir un fil trop gros ni trop rigide qui peut en refroidissant arracher l’émail voisin...Ensuit on dépose dans les cuvettes ainsi délimitées les émaux colorés du motif . Le remplissage des cuvettes est selon les goûts et le type de cloison fil plat ou rond, gros ou fin. Il est bon de faire un premier remplissage, une cuisson, après ponçage des cloisons un 2 ème remplissage pour compléter les manques et retrouver une belle couleur, les rouges et les oranges foncent si on les cuit trop. Je n’arase pas en final les cloisons car j’aime bien les effets de matière et la façon dont l’émail se répartit, je me contente de bien nettoyer les cloisons en cuivre et les bords, ou rendre leur brillant à celles en argent.

Dans l’ordre, papillon cloisons de cuivre sur fond de fondant avec perles de verre, cerises en cloisonné gros cuivre rond, pendentif cloisonné argent avec « mille fleurs » et carrés de verre,, pirogue cloisons cuivre plat fin posé sur tranche, le lion et ...lependentif cloisons gros fil argent plat moustique cloisonné argent en couverture de livre. Quelques exemples :

 

papillon cloisons de cuivre sur fond de fondant avec perles de verre, 

 cerises en cloisonné gros cuivre rond

 

 pendentif cloisonné argent avec « mille fleurs » et carrés de verre,

pirogue cloisons cuivre plat fin posé sur tranche,

 le lion et ...le moustique cloisonné argent en couverture de livre. 

 la "Pachamama" cloison en argent et fil de verre, paillon, grenailles transparentes

 un pendentif d'inspiration touareg avec cloison d'argent, grenailles opaques rouges, pendants en corail

 

Champlevé, Basse taille et Ronde bosse

- Champlevé : Cette technique plus difficile à mettre en œuvre consiste à creuser dans le cuivre brut des cuvettes séparées par des parois assez larges 1 à 2 mm où sera déposer ensuite les émaux humides. On creuse soit par bain dans l’acide nitrique, soit manuellement à la gouge (basse taille), soit par machine à fraiser (cf circuit imprimé électronique)

Je n’ai pratiqué que le creusement par l’acide. Pour cela il faut protéger les zones qui ne doivent pas être attaquées par l’acide soit :

-avec un vernis protecteur( le vernis à ongle marche mais ne résiste pas assez si le bain est long et les parois sont en partie attaquées, il existe aussi un vernis à graver plus résistant) passé au pinceau ;

- soit en collant un revêtement adhésif ( de bonne qualité !!! comme Venilia) en ôtant ensuite au cutter toutes les zones à creuser. Il faut bien sur protéger le coté verso et les bords. La dilution de l’acide dans l’eau est fonction de l’importance de la gravure (on peut travailler avec de l’acide pur mais il faut être très vigilant à la durée du bain et bien surveiller l’évolution du creusement) ; Une dilution à 50 % convient mais il vaut mieux changer la solution à chaque gravage. Opérer en plein air et prendre toutes les protections nécessaires (gants, masque , lunettes…) Après gravage, et enlèvement des protections, la plaque est plonger dans un bain d’eau tiède + bicarbonate puis poncée.

La pose de l’émail humide ne pose pas de problème surtout si on opère par 2 poses successives en évitant de déborder sur les parois. Certains pratiquent la technique utilisée au X111éme siècle qui vit l’essor du champlevé : une pose « sauvage » sans précaution et arasent ensuite toute la surface de la plaque à la meule. Cette technique est pratiquée sur les surfaces bombées (ronde bosse) comme les montrent les exemples d’objets liturgiques cités dans la partie historique.

Personnellement je préfère avoir un effet de matière plutôt qu’une plaque super polie, pour avoir un aspect plus rustique et plus « fait main » !!!

exemples du musée de Limoges (XIIIème)

tracé du motif sur cuivre brut :

pose « sauvage » de l’émail :

plaque meulée en final:

 pendentif creusée à l’acide avec paillon (feuille d’argent) posé avant l’émail dans chaque cuvette pour renforcer la luminosité de l’émail transparent. L’émail ici est en surépaisseur par rapport à la plaque. On peut voir aussi la différence entre émail opaque et transparent.:

plaque gravée au venilia

 ….et plaque gravée au vernis à ongle: l’aspect est plus rustique !!:

- Basse taille et Ronde bosse :

La qualification de Basse Taille caractérise l’émaillage avec des émaux transparents de métaux précieux argent et or préalablement travaillés avec des ciselures et des cavités de profondeur variable. Le même émail posé dans une cuvette qui a différents nivaux de profondeur ne va pas avoir la même apparence, car plus l’émail est épais, plus il s’assombrit. Cette technique très employée au moyen age où l’émaillage était réservé aux objets de culte en or, a disparu petit à petit et est à nouveau réutilisée avec des méthodes de gravure plus industrielles utilisant des machine outils automatisées.

La qualification de Ronde Bosse concerne l’émaillage d’objets en volume, oû la difficulté est de faire tenir la poudre d’émail sur de surfaces plus ou moins verticales. En effet même l’émail posé sous forme humide doit nécessairement sécher avant de passer au four. Il faut trouver alors des colles efficaces, des supports adaptés, faire plusieurs cuissons pour compléter les endroits où la poudre est tombée...bref beaucoup de travail et de maîtrise. 

- Plique a jour :

Le plique à jour est une technique particulièrement délicate et difficile à mettre en oeuvre. Le principe est de déposer l'émail dans des petites alvéoles sans fond pour avoir la transparence maximale.; Il faut donc travailler plutôt avec de l'émail pâteux et surveiller la cuisson pour qu'il ne tombe pas . La cuisson au chalumeau par dessous est ici plus adaptée. On peut aussi poser la pièce sur une feuille de mica ou une feuille de paillon ou de métal mince  éliminée ensuite à l'acide ou un carreau réfractaire. Mon expérience a été pour l'instant peu concluante. J'ai utilisé comme pièce une estampe à paroi assez épaisses, posée sur mica mais il faut faire attention au métal la constituant: celle coulée en zamac fondent, l'émail n'adhère pas bien sur le laiton....

Cette méthode a été très utilisée par Lalique qui est à l'origine du renouveau de l'émaillage en bijouterie.

- Grisaille :

voir les liens ci-dessous

- Peinture :

Pour mes essais en peinture j'ai utilisé 

- les émaux sous forme de pastilles : il faut peindre comme pour l'aquarelle avec un pinceau trempé dans un mélange à 50% d'eau et d'alcool. (La boîte est en vente chez Artisanat et loisirs.

- les émaux sous forme de gouache vendus dans des petits pots et prêts à l'usage (même fournisseur)

_ les émaux vitrifiables vendus en poudre et je les ai dilués à l'essence de lavande.

Tous ces émaux  liés par un solvant huileux ou alcool brûlent au  début de cuisson dégageant fuées et odeurs , et sont difficiles à cuire car il faut éviter de trop les cuire car ils peuvent disparaître à moins de charger en matière ce qui est un peu contraire à l'emploi du pinceau. 

Le mieux est à mon avis de les utiliser en complément en cuisson finale pour préciser certains détails ou rehauts..

 

émail peint de limoges fin XVème par un des plus grands maîtres Leonardo Limosin

 ronds de serviette peints avec des émaux vitrifiables et des émaux en gouache :

              émail en pastilles comme les boites de peinture pour enfants peints au pinceau trempé dans un mélange 50% eau distillée 50% alcool à brûler :

- utilisation d 'estampes :

Pour ne pas avoir à faire des cloisons j'ai utilisé des estampes qui facilitent la pose de l'émail dans les alvéoles qu'elles possèdent :

On cuit en premier le fond blanc dur  en général , puis on dessine au feutre le contour de l'estampe , on pose aux endroits voulus les couleurs, on cuit, puis on positionne l'estampe (bien la mettre en forme pour qu'elle plaque bien sur la plaque, et on cuit jusqu' a  l'incrustation de l'estampe dans l'émail. Si par endroit l'estampe reste non prise, on peut juste à la sortie du four appuyer avec une pince comme on le fait pour fixer les cloisons "rebelles qui "rebiquent" un peu..Ensuite on peut compléter ou corriger par pose d'émail humide les manques .

Bien sur les estampes sont à  nettoyer suivant le métal qui les constituent. Celle des papillons était au départ peinte en brun foncé, Celle du carré était en métal doré, celle du bracelet a conservé son aspect doré.  La dernière était en métal argenté. Enfin faire des tests auparavant car certaines fondent !!!

 Autres Techniques : Tirage à chaud, Sgraffiti, Haut-relief, Miniature...

Les miniatures en émaux peints sont apparus vers 1632 avec Jean Toutin, vont être largement diffusées en France à partir de 1700, s'appliquer en Russie aux icônes (technique du finift), puis disparaître avec l'invention de la photographie. Aujourd'hui on retrouve leur emploi dans des domaines particuliers comme l'horlogerie pour les cadrans de montres ...de classe !!! Les émaux sont posés à la binoculaire....

 

 

 

Tirage à chaud : Le tirage à chaud se pratique en grattant dans le four avec une pointe métallique la dernière couche posée pour fair apparaître celle du dessous; Cela permet d'obtenir des effets intéressants .

 

sous-couche de blanc dur, saupoudrage de rouge opaque et tirage à chaud lors de la dernière cuisson.: 

 

Sgraffiti : Le sgraffiti est la même technique que le tirage à chaud, sauf qu'ici le grattage s'effectue à froid dans l'émail posé avant de le cuire .

quelques liens en compléments d'informations

http://www.lesemauxarediens.fr/

http://www.les-instants-essentiels.fr/

http://www.les-instants-essentiels.fr/les-vitrificables-ou-la-peinture-email/

http://www.les-instants-essentiels.fr/la-technique-ancienne-de-la-grisaille-le-blanc-de-limoges/

/www.les-instants-essentiels.fr/la-technique-moderne-de-la-grisaille-lopale-blanc/

 

 

 


 

      1. 3) Réalisation d'un objet émaillé

La réalisation d'un objet émaillé se fait par étapes successives et nécessite plusieurs cuissons. :

Préparation du cuivre :

Dessin du motif sur papier quadrillé . Cette étape est importante. Elle détermine la taille de l'objet donc le choix du support, les couleurs et le travail préliminaire du cuivre avant émaillage : gravure si champlevé, cloisonnage. Tous les renseignements pour la réalisation doivent figurer sur la feuille.

Traçage :

copie du contour sur calque et report par carbone sur la plaque de cuivre initiale. L'utilisation du calque permet de choisir l'emplacement le plus adapté pour la découpe (facilité et minimisation des pertes). On peut aussi découper dans un carton le contour de la pièce, surtout si on doit refaire les mêmes pièces et s'en servir comme modèle pour le traçage avec une pointe 

Découpe à la cisaille.

Martelage pour durcir et bomber

Ponçage des bords à la lime fine et des 2 faces au papier abrasif puis nettoyage en tenant l'objet par les bords.

 

1er Emaillage : Pose du fondant (recto) et contre-émail (verso) par saupoudrage. 

  • D'abord le contre-émaillage : (cette face ne devrait plus être par la suite retouchée, donc nécessite un travail parfait) :

    -sélectionner le support adéquat

    - sur une feuille propre encoller le verso puis saupoudrer largement le contre-émail qui est un émail dur de couleur noir ou autre en général foncée, en insistant sur les bords .

    -avec une palette placer l'objet dans la paume de la main gauche et pulvériser de l'eau (une petite bombe d'eau à 50cm), dans le but de faire remonter la colle a travers la poudre.

    -replacer l'objet sur la feuille et compléter le saupoudrage dans les endroits ou il manque de la poudre. Prendre un morceau de feuille de plastique anti-statique (emballage de revue) et appuyer en lissant avec un doigt de façon à plaquer la poudre sur le cuivre et empêcher qu'elle ne tombe. Replacer l' objet sur le support et récupérer le contre émail sur la feuille .

    Pose du fondant (recto)

    -soulever l'objet avec un palette, le saisir entre pouce et index main gauche, le saisir entre pouce et index main droite et le retourner face recto au-dessus et le reprendre entre pouce et index main gauche. Se placer au-dessus d'une autre feuille propre, encoller la face recto, saupoudrer largement avec le fondant et replacer l'objet sur le support. Compléter les zones où la poudre manque . Récupérer le fondant sur la feuille

    -Placer le tout au-dessus du four pour séchage préalable avant cuisson

    -Cuire quand la poudre est sèche


 

Emaillage(s) successif(s) : Pose des couleurs.

Choisir avec l'aide des plaques échantillons les couleurs à utiliser et noter leur type et leur classe.

Les émaux transparents se posent en général sur du paillon ou sur du blanc dur (à poser et cuire préalablement ).

Les émaux de même classe se cuisent ensemble, les plus durs en premier. Plusieurs cuissons sont souvent nécessaires, et entre chaque cuisson poncer le cuivre apparent (bords et cloisons) pour éviter que les particules oxydées salissent l'émail posé.

Les émaux se posent en général sous forme de poudre humide à l'aide d'une petite spatule (petit couteau à peindre par exemple) ni trop mouillée, ni trop sèche (limite eau-poudre).

Il faut déposer avec un petit pinceau un peu de colle juste avant de poser la couleur.

Si la poudre est trop humide, éponger l'eau avec du sopalin.


 

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M
TRÈS BEL ARTICLE,TRÈS CLAIR , BIEN DOCUMENTÉ. FACILE A LIRE
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C
Merci ,j'ai essayé de rassembler le maximum d'informations sur l'émaillage et de vous faire partager mes approches et essais divers d'un art en désuétude mais très riche en créativités et en expérimentations. Cordialement Claude

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